Japon années 1960.


 

Tandis que Tokyo, en pleine reconstruction, conforte son grand retour sur la scène internationale avec l’organisation des JO, un groupe de jeunes ouvrières de l'usine textile Nichibo, baptisé les Sorcières de l’Orient, connait un destin hors du commun. Après le travail, elles s’entraînent dans les conditions les plus rudes pour se hisser au sommet du volley-ball mondial. Nul besoin d’être fan de volley-ball, le film de Julien Faraut fascine autant par sa forme que par son contenu. Un mélange très réussi d’images d’archives retravaillées, stupéfiantes, des entraînements notamment, et d’images animés de manga sur fond d’electro hypnotisante. Car à travers l’histoire de cette équipe, c’est la reconstruction du japon d’après-guerre qui est évoquée. Aujourd’hui septuagénaires, cinq de ces joueuses reviennent avec espièglerie sur cette violence morale et physique imposée par un entraîneur, vu comme une figure paternaliste, qui les a propulsées au sommet. Leur histoire nourrira la pop culture durant des générations.

Accessible via la plateforme numérique Les Yeux Docs disponible sur le portail de la bibliothèque (onglet ressources numériques)

 

Dans une brasserie parisienne, Mia est prise dans un attentat.

Trois mois plus tard, alors qu'elle n'a toujours pas réussi à reprendre le cours de sa vie et qu'elle ne se rappelle l'événement que par bribes, Mia décide d'enquêter dans sa mémoire pour retrouver le chemin d'un bonheur possible. La réalisatrice s’inspire du tragique attentat parisien survenu le 13 novembre 2015. Elle pointe sa caméra du côté d’une victime et ne s’arrête pas sur les horreurs et les méfaits commis par les terroristes. Un film profond et éprouvant qui montre avec éclat à quel point il est difficile de se reconstruire après un tel traumatisme, lorsque même les proches ne peuvent comprendre les séquelles d'une telle déflagration physique mais surtout psychologique ; mais également à quel point la solidarité peut apporter de l'apaisement, et la volonté de se régénérer.

Revoir Paris, de Alice Winocour, 2023

Iran 2001, une journaliste de Téhéran plonge dans les faubourgs les plus mal famés de la ville sainte de Mashhad pour enquêter sur une série de féminicides.

Elle va s'apercevoir rapidement que les autorités locales ne sont pas pressées de voir l'affaire résolue. Ces crimes seraient l'œuvre d'un seul homme, qui prétend purifier la ville de ses péchés, en s'attaquant la nuit aux prostituées.

Un polar poisseux et volontairement violent qui analyse les réactions d’une opinion qui s’est quasiment rangée du côté du tueur de prostituées. Le réalisateur redonne toute leur humanité à ces femmes en perdition en montrant ces corps abîmés, meurtris. Le film n’a bien sûr pas été tourné en Iran où la censure est très forte. Zar Amir Ebrahimi, qui joue le rôle de la journaliste combative et déterminée, est époustouflante. Elle illustre à merveille l’émancipation des femmes en Iran, concrétisée par le soulèvement féministe iranien.

Les nuits de Mashhad, de Ali Abbasi, 2022

Coffret regroupant quatre films « Le chanteur de Mexico / Sérénade au Texas / Violettes impériales / Lumières de Paris ».

Luis Mariano, Annie Cordy, Bourvil et Tino Rossi vous referons redécouvrir les films du genre. Ces comédies musicales de Richard Pottier, Henry Roussel vous montrerons des trésors des opérettes d’autrefois à la française.

Coffret Les Opérettes, 2020

Qu’est-ce qui peut bien lier Mouamar Kadhafi, les réseaux sociaux, les attentats suicide, l’essor de l’individualisme ?

Nous vivons dans un monde ou les puissants nous trompent.
Nous savons qu’ils mentent.
Ils savent que nous savons qu’ils mentent.
Ils s’en fichent.
Nous disons que cela nous tient à cœur mais nous ne faisons rien.
Et rien ne change jamais.
C’est normal.
Bienvenue dans le monde de la post-vérité.
Comment en sommes-nous arrivé là ?

Adam Curtis est documentariste à la BBC. Il se sert de leurs riches archives pour réaliser des documentaires. Dans Hypernormalisation, Adam Curtis reprend à son compte le concept inventé par l’anthropologue Alexei Yurchak qui s’en servait pour décrire l’union soviétique à partir des années 70.

Tout le monde savait que le système soviétique s'effondrait et que les leaders politiques mentaient, mais tous devaient faire semblant d'y croire. La facticité de la société soviétique était hypernormale..

En près de trois heures, c’est par sa science du montage et d’un choix d’images justes qu’Adam Curtis convoque les pouvoirs du cinéma pour nous aider à mieux comprendre notre situation politique et morale.

À voir sur YouTube : Hypernormalisation, de Adam Curtis, documentaire, 2016

Paris, années 1980. Élisabeth vient d'être quittée par son mari et doit assurer le quotidien de ses deux adolescents, Matthias et Judith.

Elle trouve un emploi dans une émission de radio de nuit, où elle fait la connaissance de Talulah, jeune fille désœuvrée qu'elle prend sous son aile. Talulah découvre la chaleur d'un foyer et Matthias la possibilité d'un premier amour, tandis qu'Élisabeth invente son chemin, pour la première fois peut-être. Formidable fresque familiale narrée avec un sens du détail inouï qui rend tellement vibrant les différents apprentissages de chaque personnage, notamment l’élaboration d’un œil cinéphile chez Talulah. La douceur née de Charlotte Gainsbourg qui joue Élisabeth s’accorde à merveille avec la sensibilité du cinéaste. Un petit bijou plein d’espoir et de fraternité.

Les passagers de la nuit, de Mikhaël Hers, 2021