Compositeur et librettiste italien, Ruggero Leoncavallo, installé à Paris a eu un immense succès à la fin du XIXème siècle avec ses opéras, notamment Paillasse créé en 1892.

Injustement oublié, on redécouvre ses œuvres aujourd’hui et sa veine mélodique intense et sincère, comme dans ce Zingari, inspiré d’un poème de Pouchkine, Tzigane. Créé en 1912, il a eu un succès immédiat. Un jeune aristocrate tombe amoureux d’une tzigane, qui pourrait être la petite sœur de Carmen. Mais celle-ci se lasse vite et trompe son amant avec un poète. L’amant trahi se venge en les brûlant vifs dans leur cabane. Drame au langage typiquement italien, Leoncavallo épice son opéra de « gammes gitanes » et de percussions orientales. Très belles et solides interprétations des solistes principaux, Giorgio Valerio et Denia Mazzola Gavazzeni.

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Effectivement, cet album n’est pas tout à fait une nouveauté ; l’artiste a sorti d’autres disques depuis ; mais c’est son premier, et il est fort bon.

Aussi, il nous a semblé judicieux de commencer par le commencement et de vous proposer cet opus en guise d’initiation au travail de la ténébreuse Helena Hauff. « Discreet Desires » est un album techno-electro clairement sombre et martial, mais aussi très mélodique. Les ingrédients : un peu de 8bit, un peu d’Aphex Twin et une pincée de retro gamming. En d’autres termes, il pourrait sonner comme la rencontre des Residents et de Model 500 dans le château hanté de Mario Bros.

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À la tête de l’ONJ depuis 2019, Frédéric Maurin a fait appel au saxophoniste américain Steve Lehman pour composer avec lui les onze pièces que forment Ex Machina.

Ce projet est aussi un partenariat avec l’Institut de Recherche et de coordination acoustique/musique (IRCAM), en particulier avec le chercheur en interaction musicale humain/machine Jérôme Nika. Ce dernier a développé un logiciel d’intelligence artificielle : Dicy2, qui a été utilisé à la fois lors de la phase de composition des morceaux, lors de l’enregistrement du disque, et lors des concerts. Dicy2 analyse en temps réel les flux audios que jouent les solistes de l’orchestre, et à partir de cette “écoute”, le logiciel produit des réponses qui viennent s’intégrer à la composition en direct. Comme l’auraient dit les Tranxen 200, Dicy2 a permis à l’ONJ “d’améliorer la connexion des pitch, et la régulation des patchs... Sans oublier les poutchs !”. Plus d’informations techniques dans le livret du disque.

Au-delà de l’aspect novateur de ce véritable groupe humain/machine, la musique d’Ex Machina est foisonnante et évocatrice. Tantôt inquiétante, comme dans Ode to Aklaff, où les textures sonores produites par Dicy2 se superposent au jeu de l’orchestre et produisent une ambiance cauchemardesque.  Tantôt relaxante, comme dans l’introduction de Chimera, où le vibraphone, les cloches et percussions métalliques nous projettent dans un rêve abstrait. Un disque surprenant et “complètement glucose”.

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Besoin de vous déconnecter de cette époque un tantinet anxiogène ? Cet album est pour vous.

Le musicien tunisien explore toutes les facettes de la viole d’amour. Un compositeur de l’épure en quête de silences et d’introspections solitaires, il réveille ses souvenirs d’enfance à Monastir et recompose son sacré, entre arabesques orientales minimalistes et adagio de Bach, cordes murmurantes et picking à tâtons. Reminiscence est une œuvre universelle qui réunit les styles et les arts avec une subtilité rare... Durant plusieurs séjours dans le château de Chambord (lieu emblématique de la renaissance, inspiré par l’œuvre de léonard de Vinci), Jasser Haj Youssef explore sans contrainte le mystère de sa viole d’amour (un instrument européen à cordes sympathiques ayant disparu au cours du XVIIIème siècle). C’est un véritable pont entre l’Orient et l’Occident, le nord et le sud, le passé et le présent, la spiritualité, la nature et les émotions... Pour le livret de cet album, Jasser Haj Youssef collabore avec l’écrivain Yamen Manai, le calligraphe Nja Mahdaoui et le photographe Gilles Crampes. Un moment de grâce.

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La musique indépendante anglaise des années 1990 fut sillonnée par bien des courants.

Les plus connus tels que la Brit Pop, le Trip Hop, la Jungle ou le Shoegaze, évoquent immanquablement quelques souvenirs de soirées arrosées et de festivals torrides. Bien entendu, l’appellation de ces courants découle d’avantage d’une formule journalistique que d’un manifeste rédigé par les artistes. C’est également le cas de l’appellation « Post Rock » qui servira de tiroir fourre-tout destiné à ranger tout ce qui était un peu trop bizarre et qui ne rentrait pas dans les cases susnommées.  « Post Rock » comme ce qui viendrait après la mort du rock, à qui on aurait enfin réussi à faire la peau, depuis le temps qu’on essayait. Dans les faits, selon les pays, l’appellation « Post Rock » renvoyait à des musiques très différentes. En Allemagne, le nom « Post Rock » évoquait des musiques instrumentales rythmiques et minimalistes (Kreidler, To Rococo Rot), héritières du Krautrock. Aux Etat-Unis, on lorgnait davantage vers le Jazz, le Math Rock ou la musique de film (Slint, Tortoise ou Labradford). Tandis qu’en Angleterre, ce qu’on a baptisé Post-Rock recyclait la New Wave et le Post Punk en y incorporant tous les courants de l’époque. Alors qu’est-ce qui réunit toutes ces musiques, apparemment distinctes, sous un même vocable ? En quoi somment-nous dans un « Après-Rock » ? Sans doute par cette volonté d’emmener les choses ailleurs, d’ouvrir au maximum les horizons de la pop et du rock. Au début des années 90, le home studio se démocratise et les musiciens commencent à obtenir des résultats professionnels à la maison avec du matériel abordable. Vive Windows 3.1 ! D’autres ressortiront les magnétos à bandes et les vieux synthés Moog. Tout ça est réinjecté au milieu de la classique formule guitare/basse/batterie. Particulièrement en Angleterre, les boucles, le sampling et la jungle s’inviteront dans la pop. Quoi de plus banal aujourd’hui, me direz-vous. Mais à l’époque, Disco Inferno, Moonshake, Pram (en photo), Bark Psychosis, Seefeel et tous les bricoleurs/expérimentateurs présents sur ce disque, faisaient figures d’ovnis. Cette compilation constitue une très bonne introduction à de nombreux talents dont le travail fut, à bien des égards, précurseur de la musique d’aujourd’hui. 

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Maria BC (« Before Christ ») signifie “Marie avant Jésus Christ ».

Derrière cet alias tout aussi poétique que mystérieux se cache une jeune mezzo-soprano américaine au visage d’elfe, fille d’un organiste d’église de l’Ohio. Spike Field est son second album. Avec ses guitares délicates, Maria y reprend les choses là où elles furent laissées par les folkeux précieux du label 4AD au tout début des années 1990 (on pense en particulier à His Name Is Alive, Lisa Germano et This Mortal Coil) en lorgnant très légèrement vers les guitares glitchées de Christian Fennesz ou de Davide Balula. C’est beau, c’est haut perché, éthéré et étiré, décousu et recousu, c’est mélancolique sans être plombant. Le paysage ainsi tissé évoque les reflets miroitants d’un film de Kieslowski et le spleen enneigé de Fargo. 

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