Après une décennie d’hésitation et une carrière solo avortée (on se souvient d’un formidable concert à l’Espace B en 2013 et d’un très beau single dont le clip tourne toujours sur Youtube (To Make You Afraid), Verity Susman semble enfin remise de la séparation de son groupe Electrelane.

 

En effet, sa nouvelle formation, en duo avec Matthew Simms (ex-Wire) enchaine les disques et les concerts depuis trois ans. Beaucoup plus noise et expérimental que ses projets précédents, Memorials a un pied dans le rock psyché des années 60 et 70, un autre dans le Krautrock allemand et un troisième dans la New Wave, un peu à la manière de Beak>, mais avec un soupçon de free jazz en plus (Verity Susman étant aussi saxophoniste). En résulte un disque ambitieux et alambiqué qui semble aussi écrit qu’improvisé, même si rien n’est laissé au hasard. Chaque titre commence par des références à la Musique Concrète de Pierre Schaeffer (bandes à l’envers, magnétos plaintifs, vinyles maltraités façon Christian Marclay…), avant que s’installent des grooves qui convoquent John Coltrane chez Stereolab. La production est clairement analogique, toute faite de coups de pieds dans la réverb et d’accidents maitrisés. Résultat : un disque exigeant qui, s’il vous malmène parfois, vous récompense l’instant d’après par des douceurs acidulées. En somme, un vrai voyage psychédélique comme on n’en avait pas expérimenté depuis longtemps.

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