Tout d’abord élève, puis enseignant au California Institute of the Arts (CalArts), il a eu accès aux prémices de l’informatique musicale dès la fin des années 1960. Par son approche non-conventionnelle de la technologique, Carl Stone se place d’emblée en héritier de la musique concrète, questionnant le médium en le malmenant, intégrant le sampling, la pop et les musiques du monde dans ses compositions. Tour à tour abrasive, déstructurée, planante ou méditative, le musique de Stone est aussi caractéristique qu’inclassable. L’album Stolen Car (on appréciera l’anagramme) est dans la veine la plus énergique de son répertoire. Le matériel de base (absolument toute musique lui tombant entre les mains) est passé à la moulinette, haché menu, accéléré, passé à l’envers, mis en boucle, superposé, filtré, trituré et torturé, pour créer des pop songs mutantes qui lorgnent étrangement vers le courant hyperpop actuel. Carl Stone est certes un monsieur de 70 ans, mais il est surtout un artiste qui comprend son époque et qui sait l’intégrer en temps réel dans son art.