Le vomi et la furie en moins, The White Lotus de Mike White affiche en effet un air de famille avec la Palme d’Or 2022, Sans Filtre. Et si cette série plutôt que de nous emmèner en croisière, se concentre sur la vie d’un hôtel de luxe, il est pourtant bien question de naufrage. Allez, enfonçons les portes ouvertes, ce n’est pas un scoop, l’argent de ne fait pas le bonheur. Mais fait-il le malheur ? C’est une question légitime au regard de l’errance des protagonistes des deux premières saisons de la série (ça vaut aussi pour la troisième que nous ne manquerons pas d’acquérir prochainement). Car si les portraits brossés ici tentent de couvrir un large spectre de spécimens bling bling, qu’ils soient jeunes ou vieux, à la tête de grandes entreprises plus ou moins mafieuses ou simplement héritiers, leur dénominateur commun est qu’ils sont tous à la masse. Drogues, alcools, médicaments, dépression, cynisme et caprices régissent leur vie et le personnel de l’hôtel n’est pas dupe. Les masseuses et autre room services sont au taquet pour les materner et de fait, les infantiliser. Et comme dans Sans Filtre, les rôles sont parfois interchangeables et les personnages sont immondes et touchants à la fois. Mention spéciale à Jennifer Coolidge, qui incarne à merveille des femmes richissimes, échouées sur les rives de leur propre vie. Pour couronner le tout, The White Lotus est un thriller. Dès le début de chaque saison, des indices nous laisse nt clairement savoir que le paradis va se transformer en enfer. Quelqu’un va se faire zigouiller, c’est certain, mais par qui ? La musique est également un élément capital de la série. Composée par Cristobal Tapia de Veer, elle est très présente et imprime cet exotisme de pacotille tout droit sorti de Nature & Découvertes, tout en étant très plaisante et originale. A ne pas manquer. Anthony