Le film, en plus d’un formidable bouche-à-oreille et d’un succès public, a été porté par un raz-de-marée de critiques positives. Il semble que tout le monde ou presque soit sensible à cette histoire initiatique d’un fils prodigue de la campagne franc-comtoise, forcé malgré lui dans l’âge adulte et ses responsabilités après la mort tragique de son père, et découvrant au passage – et là encore, malgré lui – ses premiers émois sentimentaux et sexuels, en même temps qu’il se découvre un intérêt pour le métier de feu son père. La jeune réalisatrice Louise Courvoisier, dont il s’agit du premier long-métrage, brosse un tableau qui n’est pas sans évoquer le Ken Loach truculent de La Part des anges, mais avec des images dignes tantôt d’un western – le Jura filmé en cinémascope -, tantôt d’un casse à la Michael Mann – on pense aux nombreuses scènes nocturnes, magistralement éclairées et photographiées. Un film qui n’usurpe pas sa réputation, par une équipe à suivre de près. Clément.