Huit cents kilomètres séparent Clara de sa mère, Véro, depuis qu’elle a quitté Marseille.

 

Ce week-end, elle lui présente Raphaël. Un girafon, pense Véro en le voyant. Il l’agace avec son pedigree bourgeois, ses mots compliqués et sa bouche fermée comme une huître. Elle n’aurait jamais dû laisser Clara monter à Paris.

Mère et fille se cherchent, se fuient, se heurtent sans jamais oublier de s’aimer. Comment être une bonne mère quand notre enfant nous échappe ? Comment être une bonne fille quand on a honte de celle qui nous a tout donné ? Comment s’affranchir sans trahir ?

Récit intime à deux voix, mère et fille, La Bonne Mère pourrait n’être qu’une énième resucée de l’exploration de l’intime à travers la relation filiale… Que nenni ! Par le style et la gouaille de la mère, d’abord. Par une pudeur particulière dans la façon d’aborder le parcours de transclasse, ensuite. Et la délicatesse pour dépeindre la masculinité toxique où le mari pleutre enfin, Mathilda Di Matteo réussit la prouesse de rendre le déjà-vu original. On pourrait aussi ajouter qu’ici la force de la fiction, qui ne cède pas à l’analyse outrancière, rend le livre plus politique qu’il n’y paraît.

- Rémi

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