Comment peut-on ignorer que sa propre mère était handicapée, toute sa vie durant ? Comment expliquer qu’un anarchiste espagnol revienne vivre sous Franco alors qu’il avait émigré en France ?
Après le décès de ses parents, Antonio Altarriba a décidé de raconter leur vie dans deux romans graphiques, l’un sur le désir de liberté ; l’autre sur la soumission et l’impossibilité de s’émanciper.
L’Aile brisée revient sur le parcours de femme invisibilisée de Petra, que son propre père voulait tuer à la naissance parce que sa femme était morte en couches. Employée de maison au service d’un gouverneur militaire, très pieuse, elle aura passé sa vie sous le joug des hommes, incapable, elle, de prendre son envol.
À travers la destinée de ces deux personnes se dessine la fresque dense et sensible d’un siècle d’histoire de l’Espagne.